03/07/2015 19:00

À la gare Montparnasse, vendredi soir, jour de départ en vacances, la foule est dense.
Une femme, la quarantaine pressée, m’attrape par le bras “Mademoiselle,
je dois partir immédiatement, et laisser mon vieil oncle seul dans cette foule.
Pouvez-vous lui tenir compagnie et l’accompagner à son train, qui part dans une heure ?”
 
Alors me voici avec André Lecompte, un homme d’un autre temps.
Notre banc est un radeau, qui flotte sur une mer de valises.
Autour de nous évolue un tourbillon de polos colorés, auréolés de sueur.
“J’aime bien les gares”, me dit-il, “parce que c’est comme la vie :
y’a des gens qui rentrent, qui sortent”.