18/11/2016 11:30

Toussaint Césari a 86 ans : il est né en 1929 dans un village de montagne appelé « Solaro ».
Quand je l’ai rencontré, il dansait la farandole à la soirée « Osons la fraternité ».
« Je m'appelle comme ça parce que je suis né le jour de la Toussaint. 
Je serais né le lendemain, je m'appellerais "Trépassé". »
 
Monsieur Césari m’invite à déjeuner. Il vit à Solenzara, une petite ville
en bord de mer à quelques kilomètres en aval de Solaro.
« J’ai travaillé pendant 50 ans sur le continent comme douanier. J’étais affecté
à l’aéroport d’Orly. À l’époque, il était en bois. Paris, c’était formidable : j’allais
tout le temps au spectacle. Mais je revenais souvent en Corse : je pensais à l’île
avec les yeux qui brillent, comme un enfant qui regarde un bonbon. Une fois
à la retraite, j’ai voulu revivre dans la montagne, mais mon village était désert.
Je peux vous le dire, ça m’a fendu le coeur. Alors je me suis installé sur le littoral.
C'est plus simple pour le pain et le docteur. 
»