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Pour mieux comprendre

À la fin des années 50, le libéralisme et le communisme mènent une guerre froide. Milton Friedman et Arnold Harberger, deux économistes américains, rêvent d’un système ultra libéral, sans entrave syndicale ni associative. Le Chili, isolé par des frontières naturelles infranchissables, semble un bon terrain d’expérience. À partir de 1957, les meilleurs étudiants chiliens sont invités à suivre les cours de Friedman aux USA : on les appelle les «Chicago boys».

Pourtant, à la fin des années 60, l’heure est plus aux revendications sociales qu’aux libéralisme économiques. Le territoire chilien appartient à une poignée d’hommes puissants et le peuple, soutenu par les étudiants, réclame un droit à la terre. Salvador Allende est élu président en 1970 dans une grande liesse populaire. Il veut construire une société nouvelle, basée sur le socialisme et la démocratie. Il croit au pouvoir des urnes.

Le Chili est alors est divisé en deux : les momios (à droite) et les upelientos (à gauche). Les propriétaires terriens défendent leurs privilèges à coups de fusils tandis que le MIR, un parti d’extrême gauche fondé par des syndicalistes et des étudiants, prône la lutte armée pour défendre le peuple. 

Le 11 septembre 1973, un coup d'état renverse le pouvoir. Le siège présidentiel est bombardé, les membres du gouvernement arrêtés et Allende meurt d’une balle dans la tête.  Le général Pinochet, formé à la SOA (School of the Americas, située dans la zone américaine du Panama), installe la plus longue dictature d’Amérique latine. Il institutionnalise la torture  comme forme de répression et une économie ultra libérale est mise en place par les Chicago boys.