23/02/2018 12:00

Dans un petit hôtel près de Canal Street, je retrouve mon amie Elsa. Elle a quitté la France il y a trois mois pour rejoindre Hashim, son compagnon. Ils me conseillent quelques visites, me parlent d'un marché, d'un mémorial, d'un front de mer, d'un ancien quartier colonial qu'on appelle White Town
 
«Bon», me dis-je, «je vais faire un peu de tourisme et dessiner des belles façades…»
 
Mais, au fond, je n'ai pas envie de passer mon séjour à compter des fenêtres. J'ai déjà voyagé plusieurs mois en Inde, j'ai vu des paysages sublimes et visité les palais du Rajasthan, mais je me souviens surtout des personnes qui m'ont ouvert leur porte. Ceux qui ont posé pour un portrait et se sont confiés sans me connaître. 
 
Alors, à Pondichéry, ce qui m'intéresse ce ne sont pas les immeubles, mais leurs habitants. 
 

J'ai la chance de côtoyer Hashim, qui parle couramment Tamul, la langue du Tamil Nadul. J'ai donc l'occasion d'avoir un interprète, et de pouvoir échanger un peu plus que les informations d'usage. Je commence à regarder autour de moi les personnes avec qui je pourrais engager une conversation.
 
Et mes yeux se tournent naturellement vers les femmes. Ça n'est pas si étonnant : quand j'ai quitté la France, l'affaire Weinstein venait de provoquer dans le paysage médiatique une grande déférlante féministe. Curieuse d'en savoir plus sur le sujet, je me suis documentée ces dernières semaines et baigne dans ce jus.
 
Il y a trois femmes de ménage dans mon hôtel. 
 
Pourquoi aller plus loin ?